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Nassara Petit Balé, le “Blanc” de Petit Balé.

 

Petit Balé est un microscopique village mossi à quelques kilomètres de Boromo, sur le goudron quelque part au milieu de la route entre Ouagadougou et Bobodioulasso au Burkina Faso. Tout de suite après la cassure du fleuve Mouhoun, qui marque la frontière du Pays Mossi. Dans cette zone de chefferies Bwaba et Winien qui n’est pas encore le Pays Bobo, les villages, fièrs de leurs indépendances des royaumes Mossi et Bobo, forment de petits groupes de survie, dans un système de lignages et d’allégeances fort complexes. Dans cette zone démunie de tout, il existe une tradition d’accueil de l’étranger qui arrive pour fuir la famine. Ainsi s’établirent, sur les terres communes, des Mossis fuyant l’avancée du désert. Petit Balé, un lieux de rassemblement de cours, plus qu’un village, implantés là par la présence d’un marigot né de la digue supportant la route qui coupe le Petit Balé, une rivière qui ne coule qu’en hivernage.

 

Nassara “le Blanc” est un Mossi “teint clair”, aux scarifications en échelles. Paysan sans terre il s’est établi ici on ne sait trop pourquoi (peut-être l’avancée du désert dans le plateau mossi), mais ses capacités de Devin, de grand buveur de dolo, la force de ses mains et son vélo qui le ramène dans la nuit noire, forgent sa réputation.

 

Il m’a pris d’amitiés et ses claques fraternelles ont brûlé mes mains et dégagé mes poumons. Pour prouver son amitié il a fait, à chacune de mes visites, une surenchère de bœuf et de moutons pour marier ma fille à son fils aîné. Nous avons fait une surenchère de tractations à la bière… Mais les tourtereaux ont convolé chacun de leur côté. Cela ne change rien à l’amitié ni aux échanges de coqs, sachant que pour ces derniers l’importance n’est pas que ceux-ci soient comestibles mais qu’ils soient dignes de l’honneur que l’on me fait : rouges plumeux et gueulards.

 

Un jour Nassara Petit Balé est rentré, a appelé son fils pour lui dire qu’il était fatigué et lui faire ranger son sac à fétiches… et il est mort. Plutôt parti nous aider à communiquer avec l’au-delà.